Fabrication d’aquarelle en godets

S’agissant d’aquarelle destinée à la conservation en godets, l’adjonction de conservateur est inutile ici. Cette recette se veut simplement facilitatrice, et pas un exemple à suivre nécessairement. On en trouve plein d’autres en ligne que vous pourrez préférer. De mon côté je préfère n’utiliser que de la gomme arabique et du pigment. [1]

Rappel : il n’existe pas plus de proportion générique liant/pigment que pour les autres techniques étant donné que chaque pigment ait ses caractéristiques cristallines et d’absorption particulières.

L’aquarelle ici préparée vise à permettre la superposition en évitant toute remontée du feuil inférieur sec pour faire en sorte que la polychromie s’obtienne de préférence par couches monochromes superposées plutôt que par mélange des teintes sur la palette.

Préambule : La gomme arabique

Il s’agit d’un produit naturel de certaines essences d’Acacia [2]. La gomme est composée d’un polysaccharide et de deux types de protéines. Elle est utilisée depuis des temps immémoriaux. On peut s’en procurer sous différentes formes, en perles, en granulés ou en poudre. Perles et granules imposent un filtrage des impuretés de la solution, ce qui les rendent impraticables pour obtenir le liant épais de cette recette. La poudre présente l’avantage incomparable de pouvoir être mesurée avec précision à sec et d’être relativement rapide à transformer en liant en la mouillant à l’eau.

L’eau est le solvant et le diluant de la gomme arabique. 90% de la gomme arabique est très soluble allant jusqu’à en permettre des solutions aqueuses à 50%. C’est cette partie qui confère sa grande viscosité au mélange, mais elle n’est pas celle qui a proprement parler établit la liaison du pigment au séchage. Ce sont les 10% environ de protéines qui restent qui le font [3].

Il importera donc de viser la concentration la plus forte de gomme pour préparer son liant et surtout à éviter qu’il soit liquide. Il doit être homogène et très épais, dans une consistance de colle en pâte. On proscrira les solutions de gomme déjà prêtes qui ne sont bonnes qu’à coller du papier.

1. Préparation du liant

1 - Les outils requis : des petites cuillers, deux pots de yaourts en verre et un couvercle.

Pour le dosage basique j’utilise un pot de yaourt en verre (125 ml) avec couvercle en plastique que je met à reposer au frigo. En fait j’ai deux pots de yaourts au départ : l’un ou je mets la poudre à dissoudre, et l’autre où je mets départ au plus le même niveau d’eau que j’ai mis de poudre dans l’autre. Ceci limite a priori la quantité d’eau à utiliser afin d’éviter à tout prix de trop mouiller la colle.

2 - Pré-remplissage

Les pots sont remplis à peu près à moitié afin de permettre de secouer efficacement le mélange pendant la préparation.

3 - Gomme mouillée

L’eau est ajoutée progressivement dans le pot contenant la gomme qu’on secoue grâce à son couvercle hermétique, à différentes étapes successives, en éliminant progressivement les grumeaux.
Le temps laissé à la dissolution est en lui-même en quelque sorte un ingrédient. Il ne peut être inférieur à douze heures, et peut aller jusqu’à 72h. La clarté de la solution étant un bon indicateur. Il ne sert à rien de chercher à l’accélérer. Il faut au contraire prendre son temps. Plus la concentration voulue sera élevée et plus le temps de dissolution sera long. On doit obtenir dans le pot qui contenait la poudre au plus le même niveau de colle qu’il existait de poudre à l’arrivée, l’eau occupant alors la place de l’air qui environnait la poudre.

On voit bien sur l’illustration que toute l’eau n’ait pas été utilisée en dépit du volume de réserve déjà réduit au départ. Dans la préparation de cet exemple j’en ai même mis un peu trop ! Car la quantité d’eau nécessaire s’établit généralement à à peine un peu plus de la moitié en volume de l’espace occupé par la poudre. On peut secouer le pot, le rouvrir pour mélanger à la cuiller mais Il faudra absolument attendre que le mélange soit homogène et sans bulles pour s’assurer que la gomme soit dissoute. L’agitation mécanique est là pour éviter les grumeaux et il est courant de laisser à reposer une espèce pâte qui, une fois la gomme complètement dissoute aura de préférence la consistance d’un miel épais et homogène [4].

4 - Liant obtenu après dissolution de la gomme arabique

Quand il n’existe plus de bulles d’air dans le mélange ce qui permet d’apprécier à la fois la consistance épaisse et la relative clarté du mélange blond, invisible bien sûr avant cette étape.

Prenez votre temps : la dissolution est progressive ; les grumeaux pour se dissoudre nécessitent souvent d’ouvrir le pot et de remélanger puis de secouer après plusieurs heures. Si vous trouvez nécessaire d’ajouter de l’eau car vous sentez qu’il puisse en manquer faites-le toujours en très petite quantité quitte à renouveler plusieurs fois l’opération car, encore une fois, ce qu’il faille éviter soit d’en mettre trop.

Ce liant ne comportant aucun conservateur il ne se conserve qu’une semaine ou deux au réfrigérateur, raison pour laquelle le format "pot de yaourt" reste assez pertinent.

Par la suite on cherchera à formuler son liant dans une proportion constante suffisamment concentrée.

2. Préparation de la peinture

La consistance épaisse du liant présentera deux avantages : une concentration maximale en gomme et une viscosité extrême qui facilitera l’agrégation du pigment au liant par mélange visqueux collant les particules de pigment pour ensuite en écraser mécaniquement les éventuels agrégats.

Un liant épais prévient un mouillage excessif du pigment qui sinon ferait apparaître la préparation fluide sans qu’elle soit forcément liante. C’est pourquoi mélanger longtemps la préparation et y ajouter un supplément de liant à la fin est indispensable.

Ne mouillez jamais votre pigment à l’eau en préalable et n’ajoutez jamais d’eau pendant la préparation mais toujours du liant et rien d’autre.

Le matériel nécessaire : un petit mortier ou bol, des petites cuillers, le pot de liant, le(s) pigment(s), une spatule, des essuie-tout ou des chiffons et des godets vides (toujours plus que nécessaire).

Ajout du liant au pigment

C’est une constante : on ajoute le liant au pigment, petit à petit, et jamais le pigment au liant. Ceci permet d’obtenir le plus facilement un mélange homogène [5].

Les cuillers à café sont vos amies [6]. Vous gagnerez à en disposer d’un jeu exclusivement dédié à la peinture car aucun pigment n’est sans danger. Les mentions d’avertissement se rapportant aux pigments ne sont là que pour distinguer les poisons violents des poisons plus lents.
Aucune dose absorbée par votre organisme n’est sans conséquence. L’oxyde de fer est mortel pour l’homme à dose relativement faible (un demi-gramme).

Gardez également en tête que les pigments sont les plus dangereux lorsqu’ils se trouvent sous forme pulvérulente. En conséquence ne mettez jamais votre tête au-dessus des récipients lorsque vous les manipulez dans cette forme afin d’éviter absolument d’en respirer !

Le port d’un masque à poussière ou d’un masque chirurgical ne vous protège pas complètement mais est vivement recommandé tant que le pigment n’est pas complètement agrégé.

Fabriquer de la peinture à partir de pigments n’est pas une activité adaptée aux enfants. Évitez donc de procéder en leur présence pour ne pas les frustrer, et préférez plutôt leur permettre de peindre en toute liberté, en leur fournissant toujours plus de matériaux et de supports qu’ils n’en aient réellement besoin.

Ne fabriquez vos godets qu’en petite quantité. Une large cuillerée à café de pigment est suffisante pour préparer au moins trois à quatre godets de 3,2 ml. En fabricant avec parcimonie, vous ouvrez la possibilité d’améliorer en qualité vos préparations à mesure en évitant de stocker des préparations médiocres.

Pour les couleurs multi-pigmentaires, il est préférable de mélanger les pigments secs avant la préparation, même si il peut être utile d’ajuster le mélange en cours de route. Cette précaution permet d’homogénéiser a priori l’absorbance en liant du mélange.

Voici comment se passe, étape par étape, l’agrégation du liant au pigment :

1. On dispose le pigment sec dans le bol ou le mortier

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2. On ajoute une petite quantité de liant, qui nous donnera une première indication sur la manière dont le pigment va se comporter.

On malaxe jusqu’à absorber la plus grande quantité possible de pigment.

3. Ensuite on ajoute peu à peu du liant et on malaxe encore jusqu’à agréger tout le pigment du récipient. Ne pas chercher à aller vite est très important car le mélange a tendance à se fluidifier à mesure que le pigment se mouille [7]. Préserver une consistance pâteuse durant toute l’opération d’agrégation liant-pigment est indispensable pour homogénéiser et lisser la préparation.

4. Mélanger liant et pigment doit être long et peut fatiguer car il s’agit de parvenir à enrober toutes les particules de pigment de colle en utilisant à cette étape un minimum de colle. Si l’apport en colle doit être minimal c’est afin que le mélange en lui-même écrase les éventuels grumeaux qu’il peut contenir. Ce qu’on veut obtenir à l’issue de l’étape d’agrégation est une pâte impérativement lisse, très épaisse et qui ne s’affaisse pas dans le mortier. C’est l’étape la plus importante de la préparation [8].

5. On peut ensuite seulement ajouter du liant cette fois pour fluidifier notre aquarelle et la saturer vraiment de gomme arabique.

6. On devrait obtenir au moins un doublement du volume d’aquarelle coulante (mais pas liquide) par rapport au volume originel qu’elle présentait sous forme de pâte.

7. On peut alors à la cuiller remplir à ras bord nos godets. Disposer d’un demi-godet où éventuellement verser le surplus, peut parfois être utile. Avec la spatule et la cuiller on peut récupérer près d’un demi-godet à l’issue du remplissage.

8. Voilà ici nos godets. Il y en a trois plus un demi-godet où l’on a disposé ce qui nous restait.

On peut alors procéder au nettoyage des outils.

Important ! Quand il s’agit de couleur particulièrement toxique, comme ici du bleu de cobalt, il faut impérativement essuyer soigneusement tous les ustensiles avec de l’essuie-tout jetable humidifié qu’on pourra ainsi jeter dans le poubelle sèche, et ainsi n’envoyer aucun toxique à l’eau du tout-à-l’égout.

Les godets doivent être remplis très généreusement, le niveau de peinture excédant la hauteur du godet. On observera après plusieurs jours au sec un fort retrait de l’aquarelle en-dessous de ce niveau. Ce phénomène constant peut se produire après une dizaine de jours de séchage du godet et prouve un séchage en profondeur. On pourra combler si l’on le souhaite ce retrait par une nouvelle préparation complémentaire. C’est plus joli mais pas indispensable : un godet aux deux tiers plein permet de peindre un bon moment ! [9]

Un godet de jaune de cadmium citron une fois l’aquarelle rétractée au séchage

N’ayez pas peur d’ajouter de la gomme ! Surtout une fois un mélange homogène obtenu. Elle se rétractera et, souvenez-vous en, seul 10% de sa part est un liant à proprement parler.

Si le contenu du godet devient mat et ne reste pas brillant ou au moins satiné au séchage c’est qu’il n’y pas assez de gomme. Et c’est l’insuffisance de gomme qui lorsqu’on voudra ajouter une couche sur une couche sèche, provoquera la dissolution inopportune de la couche recouverte.

Godet de jaune de cadmium complété

Autre inconvénient et non des moindres de l’insuffisance de liant : elle rend impossible les couches très diluées qui, une fois sèches auront tendance à poudrer en n’adhérant pas au papier ! C’est ce qu’entendait l’expression "plus une colle au pigment qu’un pigment collé".

Bien sûr vous gagnerez à faire vos premières expériences avec des pigments bon marché tels que les oxydes de fer et les noirs qui en mélange permettent de créer toutes sortes de bruns ou d’orangés. Évitez le PBk11 (Noir de mars) qui produit des matières par magnétisme, si vous n’en voulez pas. Préférez-lui le PBk7 ou le PBk9. Le choix de ces pigments pour expérimenter est d’autant plus intéressant qu’ils sont très gourmands en eau et donc qu’ils seront un challenge à préparer de manière homogène et surtout sans risque de résultat final pulvérulent.

Pensez à étiqueter vos godets en y mentionnant les pigments qui les composent, car une fois secs il est possible de confondre une couleur ou un mélange avec d’autres. Un petit morceau de Tesa-crep fait très bien l’affaire pour peu qu’on enlève le "P" inutile commun à tous les pigments. Si l’on est vraiment rigoureux on peut en arriver à établir un registre numéroté de ses mélanges et n’avoir à apposer qu’un seul numéro sur le godet...

Notez qu’il soit possible si ce que vous obtenez se révèle de trop mauvaise qualité, de re-mouiller l’aquarelle sèche dans un mortier puis de la remoudre au pilon en lui adjoignant un supplément de liant. C’est fastidieux mais c’est un moyen utile parfois d’éviter de gâcher de la couleur. Il m’est arrivé de le faire pour du PBk7 [10] qui est si fin qu’il exige une très grande quantité de liant pour être préparé correctement.

Vous gagnerez à noter soigneusement les proportions de vos mélanges pour la préparation des couleurs composées de plusieurs pigments, voire à les peser et/ou en conserver un mélange sec pour reproduire la teinte en cas de besoin.

Cette manière n’est pas sans ses inconvénients : elle proscrit toute application en épaisseur qui produira immanquablement des traces de colle, quand la répétition de couches fines elle, permettra de l’éviter.

En conclusion

Nous l’aurons vu dans cette recette, l’important est toujours de veiller à ne rien effectuer de manière mécanique et machinale, mais au contraire à réaliser chaque préparation avec minutie et grande attention, étape par étape, en ajoutant et traitant ses ingrédients petit à petit, qu’il s’agisse de préparer son liant ou ses couleurs.

L’aquarelle reste une technique idéale à de nombreux titres pour qui veuille peindre sans empâtements ni épaisseurs de matière. Elle se transporte très facilement et en volume réduit, ne nécessite que de l’eau et dispense d’un nettoyage au savon des pinceaux en fin de séance : un rinçage soigneux est suffisant. La gomme arabique en poudre se conserve très bien au sec et à l’abri de l’air, par exemple en poche plastique.

Si exposée une aquarelle doive être mise sous verre, bien préparée elle est beaucoup moins sensible à l’humidité une fois sèche qu’on pourrait l’imaginer. Son liant n’est pas toxique (même si les pigments le sont) comme les liants synthétiques [11]. Elle ouvre à toutes sortes de possibilités et son image de medium limitant les possibilités de superposition est fausse. Elle permet d’acquérir une connaissance particulière des pigments que n’offrent pas d’autres techniques. En un sens elle est dans bien des cas sous-exploitée.

Quelques liens pour trouver facilement les matériaux de base nécessaires

On trouve de la gomme arabique en poudre chez mon-droguiste.com ou chez Kremer

Kremer fournit les godets vides et les pigments utilisés dans ce tutoriel, le bleu de cobalt mat et le jaune de cadmium citron.

Il est vivement conseillé de se rapporter à la désignation standard sous laquelle les pigments soient vendus, quel qu’en soit le vendeur. Par exemple PB28 pour du bleu de cobalt ou PR108 pour du rouge de cadmium.
Rapportez-vous à la Color of Art Pigments Database pour les choisir et les identifier. Et n’achetez jamais une couleur simplement nommée sans que sa désignation normalisée soit mentionnée.

Cela étant on n’est pas obligé de se ruiner si ce qu’on veut soit simplement s’amuser à préparer des couleurs. Les pigments dits "de studio" valent ce qu’ils valent, à savoir rien, mais coûtent peu cher [12].

Pour aller au-delà

Fabriquer soi-même ses godets d’aquarelle permet de s’émanciper des industriels de la peinture en s’équipant d’une boîte de travail composée de teintes entièrement de son choix comprenant des nuances n’existant pas dans le commerce.

L’aquarelle en godets c’est aussi un choix qui fait écho aux boîtes de gouache en pastilles avec lesquelles certaines et certains d’entre nous ont découvert la peinture étant enfant.

Ci-dessous une boîte composée exclusivement de couleurs minérales fabriquées en utilisant la recette de ce tutoriel.

On voit aussi sur la photo des godets indépendants recourant à des couvercles et qui sont pratiques pour faire des lavis séparément ou pour stocker en quantité les couleurs qu’on utilise le plus.

Pour aller encore plus loin !

On peut aussi peindre avec ! mdr

vendredi 20 décembre 2024, par Philippe Masson


[1Beaucoup de recettes proposent d’ajouter outre un conservateur, de la glycérine et du miel. Je n’y souscris pas car les deux derniers produits ne peuvent que réduire le pouvoir d’adhérence du liant. La glycérine reste aussi hygroscopique dans la durée, rendant l’aquarelle sèche sensible à l’humidité même de l’air. Et un mélange strict gomme/pigment permet de sentir avec précision comment chaque pigment se comporte.

[2Ne pas confondre ce végétal avec le Robinier Faux-Acacia, arbre connu sous le nom d’Acacia en France mais qui n’en est pas un ! L’Acacia privilégié pour produire de la gomme arabique est un arbre Africain, le Senegalia senegal, l’acacia du Sénégal ou gommier blanc

[3Je vous recommanderais la lecture d’un article très intéressant du Synchrotron Soleil qui rend compte d’une recherche ayant permis de caractériser les propriétés des différents composants de la gomme arabique.

[4Un bon indicateur est la couleur du mélange qui, quand la dissolution est incomplète semble contenir des grains bruns, alors qu’une fois la dissolution réellement achevée le même mélange devient clairement blond et pas du tout brun.

[5Cela n’empêche pas évidemment d’ajouter du pigment si l’on ne parvient pas à obtenir une préparation homogène dans un premier temps. On veillera juste à s’assurer ensuite que le mélange obtenu soit lisse et épais, étape indispensable de la préparation. Notez que la taille du récipient dans lequel vous choisirez de préparer la peinture soit un élément déterminant : si elle permet de tenir ce bol ou mortier dans sa paume, il sera alors beaucoup plus aisé pour vous de procéder à l’agrégation du pigment en utilisant un minimum de colle.

[6Assurez-vous que la cuiller que vous utiliserez pour agréger le pigment au liant soit très solide. Une cuiller bas de gamme, même en inox, risquerait de se tordre.

[7Un liant vraiment épais dispense de recourir à un agent mouillant pour agréger les pigments réputés difficiles à mouiller. Ils s’agrègent en collant à la masse de liant et grâce aux efforts de qui procède à la préparation en malaxant patiemment et longuement. Attention ! Quand la colle finit par enrober complètement les particules de liant se produit un effet lubrifiant qui peut se révéler même liquéfiant si on a mis trop de colle.

[8Le mélange doit être lisse et sans le moindre grumeau, sinon l’aquarelle produira des traits au passage du pinceau, traits correspondant à des concentrations de pigment non diluées de manière homogène dans la gomme.

[9L’ajout de glycérine, de miel et/ou de sucre au liant de l’aquarelle limite l’effet de retrait de la peinture dans le godet lorsqu’elle n’est liée qu’à la gomme. Comme dans bien des cas, le but est plus de donner un bel aspect au matériau du fabricant que de produire une peinture performante. Pour ma part que la peinture se comporte au mieux mise en œuvre est préférable au souci de son aspect dans le godet.

[10Attention ! Le noir de fumée compte parmi les pigments les plus toxiques qui, quand on le respire, peut provoquer grave une intoxication au carbone. Donc, masque et tête éloignée, et pas d’enfant dans la pièce tant qu’on le manipule !

[11Si la gomme arabique est connue pour avoir des propriété allergènes, c’est dans le contexte de son utilisation alimentaire ou pharmaceutique, par ingestion.

[12Je reviendrai sûrement sur cette question des pigments à bas coût, mais en insistant sur des couleurs solides à bas coût, et non ces pigments dits "de studio" qui bien que clinquants, ne remplacent pas de la bonne couleur et sont plus adaptés à fabrication de gouache pour études non destinées à l’exposition permanente à la lumière

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