Une victoire flamboyante face à l’adversité

Les site d’artistes ont souvent en commun de proposer un inventaire du parcours des personnes. C’est très important pour se mettre en valeur. L’artiste je crois doit être le premier à savoir se vendre. Il doit d’autant plus s’y atteler que ce soit précisément cette compétence qui distingue le véritable artiste. J’espère que ces quelques mots vous aideront à constater que me concernant elle soit indiscutable !
Que serait un artiste ne sachant pas se vendre sinon un individu tout ce qu’il y ait de plus banal ?
Qu’existe-t-il de plus validant que le succès commercial et la capacité à susciter l’admiration sans la moindre nécessité de montrer quoi que ce soit ? Vous pourrez lire ici combien dans mon parcours j’ai pu montrer d’héroïsme face à l’adversité et combien ma réussite est à la fois spectaculaire et largement méritée.

Je suis né en France de parents bien blancs et bien français. Je l’ai fait exprès parce que tout de même ça a de de la gueule d’être héritier d’une puissance colonialiste dotée d’armement de destruction massive. C’était mon choix et je m’en félicite encore comme des millions d’autres qui admettent avec moi que si toutes et tous les habitants de cette planète avaient fait le même choix, la vie serait plus belle aujourd’hui et la terre un paradis.
L’année où ça s’est produit (je n’en sais que ce qu’on m’en a raconté) est celle où les accords d’Évian mettant un terme à boucherie Algérienne, ont été signés.

Comme le fils d’Hitler, je n’ai pas connu mon père. Il a calanché quelques mois après ma naissance nous laissant tous mes frères et sœurs et moi en tête à tête avec une mère psychologiquement fragile obligée de bosser pour nourrir cinq enfants.

Une espèce de beau-père a émergé en 1968 et qui fumait des cigares. J’ai tout de suite été fasciné par la lame triangulaire de son coupe-cigares. Ma voie était tracée, et en digne héritier de la tradition révolutionnaire de mon pays, eu égard à cette fascination pour les lames triangulaires, j’ai décidé que je deviendrais bourreau.

De ce fait l’école m’intéressait peu, car n’apportant guère de compétence utile à ma vocation, en dehors de l’esprit de compétition qui y régnait et favorisait en cela un solide mépris des autres, propice à la carrière.
Je n’imaginais pas possible la catastrophe qui se produisit au moment même où je parvins à l’âge adulte.

Le 9 octobre 1981 l’Assemblée Nationale abolit la peine de mort en France. Fini la guillotine. Ces gauchiasses du Gouvernement n’avaient pas trouvé mieux que ruiner tout-à-trac ma vocation et mon plan ce carrière, décidant du même coup de laisser vivre des personnes s’autorisant à tuer en n’étant ni policier ni militaire. L’horreur et la honte absolues !

Et surtout, que pouvais-je désormais faire de ma vie, à présent que les anarchistes du Parti Socialiste Français l’aient amputée de sa dynamique patriote et de son engagement citoyen ? Je décidais alors de devenir un génie en m’engageant dans le dessin, la gravure et la peinture, voie toute tracée pour qui vienne d’un milieu populaire et souhaite devenir très riche.

Ce choix n’était en rien dû au hasard. Mes goûts avancés pour le moindre-effort et mes aspirations à une réussite sociale fulgurante ne pouvaient a que me conduire à faire ce choix. Je ne rêvais à rien de plus qu’à ce que l’on m’appelle "Maître". Mais la déception encore marquante du naufrage de mon rêve d’enfance, en lieu et place de renforcer la conviction de mon talent exceptionnel déjà à l’époque m’incita à un geste que je regretterais toute ma vie par la suite. En lieu et place de m’exprimer directement, je m’inscrivis dans une école d’art.

Ce fut dès comme un second naufrage. Je me retrouvais dans un milieu où mon génie tout d’abord était rabaissé à longueur de journée, pour ne pas dire nié (des Chefs d’Atelier ont même refusé ma candidature !), au même niveau que des centaines de jeunes de ma génération avec lesquels pourtant je n’avais rien de commun.
Je marinais là quelques années jusqu’au diplôme, conscient quand-même que la patente officielle qu’il m’accordait soit une offense autant à mon génie qu’à ma haute valeur individuelle.

Je constatais par la suite que la vie dans cette société mesquine autant que médiocre n’exigeait rien d’autre qu’une molle soumission, qu’une résignation face à l’inexorable cours du temps, finissant par considérer qu’être un génie n’ait pas autant de valeur qu’en restant soigneusement méconnu et s’en attachant avec opiniâtreté au plus près du ne rien faire.

Ma réussite dans cette intention, des années et des années plus tard, n’est comparable à aucune autre. Elle est absolue, incontestable et nourrit mon enthousiasme et ma fierté toujours plus chaque jour.

vendredi 12 avril 2024, par Philippe Masson

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